Lumpectomy surgery 2017

Partager mon expérience avec le cancer du sein

Depuis mon diagnostic de cancer du sein en 2017, cette période de l’année réveille en moi un tsunami émotionnel. Je ne suis pas obsédée, mais quand je vois mon reflet dans un miroir tous les jours après la douche, je vois la cicatrice sur mon sein, et soudain le passé devient le présent. Cela fait partie de ma vie maintenant … chaque jour. J’espère que le fait de partager mon expérience pourra aider d’autres femmes qui vivent la même chose.

Ce que je veux que chaque femme sache

Une fois que votre médecin a confirmé votre diagnostic de cancer, ne le gardez pas pour vous. Je sais que cela est difficile, mais une fois que vous êtes remise du choc initial, partagez la nouvelle avec votre famille, vos amis, vos collègues, clients, voisins et même des inconnus. Vous ne devez pas avoir honte, et je vous promets que vous serez surprise de voir à quel point vous vous sentirez soulagée.

Pendant ma maladie, j’ai continué à travailler à temps partiel chez Ivision (maintenant Vogue Optical) comme spécialiste de la monture de lunettes. J’ai trouvé que le fait de garder ma routine habituelle était vraiment bénéfique. Je me suis fait un point d’honneur de partager ce que je vivais avec mes clients et clientes. Ils m’ont tous apporté du soutien ou partagé leur propre histoire de cancer ou celle d’un ami ou d’un membre de leur famille. Plusieurs s’arrêtaient pour prendre de mes nouvelles quand ils magasinaient. Imaginez ! des étrangers qui s’inquiétaient.

Faites confiance à notre incroyable système de santé. Ayez confiance en votre médecin de famille, votre chirurgien, pathologiste, technicien de laboratoire et en vos infirmières. Quand on m’a appelé quelques jours plus tard pour passer une autre mammographie et une échographie, j’ai commencé à me poser des questions. C’est alors que mon médecin a confirmé la présence d’une masse. Le 26 janvier, j’ai passé une autre échographie et une biopsie pour voir si la masse était cancéreuse. Le premier février, mon médecin m’a annoncé ce que toute femme redoute … j’avais le cancer du sein.

Après avoir passé à travers le tourbillon émotionnel de panique, de peur et de mortalité, j’ai convoqué une réunion de famille le 6 février pour annoncer la terrible nouvelle à mes filles et à mon gendre. Bien sûr que cela a été un vrai choc pour eux, mais je les ai rassurés que j’étais entre bonnes mains, et je l’étais ! L’ablation de la tumeur (lumpectomie) s’est bien déroulée. Une semaine plus tard, j’ai reçu la bonne nouvelle que le cancer ne s’était pas propagé aux glandes lymphatiques. Alléluia !

Discutez soigneusement de vos options de traitement. On m’a référé à un spécialiste de la chimiothérapie et de la radiothérapie au Carlo Fidani Peel Régional Cancer Centre, situé à l’hôpital Credit Valley de Mississauga pour discuter des prochaines étapes. Avant de décider si je devais ou non subir une chimiothérapie, la spécialiste a suggéré de passer d’abord un test spécial appelé test du score de récidive mammaire Oncotype DX ® avant de poursuivre. J’ai accepté. Un échantillon a été envoyé à Genomic Health, Inc. en Californie. Mon test a révélé un risque plus élevé de récidive si je ne recevais pas de chimiothérapie. Je n’allais pas vivre ça deux fois, pas question ! J’ai donc opté pour la chimiothérapie.

Chaque patient réagit différemment à la chimiothérapie et à la radiothérapie. Mes quatre séances de chimiothérapie étaient prévues pour les 21 avril, 12 mai, 2 juin et 23 juin. Le traitement était injecté par voie intraveineuse et durait de 4 à 5 heures chaque fois. Et même si je n’ai pas ressenti beaucoup d’effets secondaires, les sept injections que j’ai dû prendre après chaque traitement (pour stimuler les globules blancs) ont provoqué des brûlures d’estomac, des nausées, des maux de tête, une raideur de la nuque et des douleurs musculaires et au dos. Ayoye !

Préparez-vous à avoir des cheveux mal foutus et perdre tous vos cheveux ! Perdre ses cheveux quand on ne s’y attend pas est définitivement traumatisant ; surtout lorsque vous avez une chevelure abondante comme moi et que vous vous retrouvez chauve en moins de deux semaines. Pour moi, c’est arrivé début mai. Mon cuir chevelu a commencé à être sensible et à piquer. Au fil des jours, je pouvais sentir les follicules de mes cheveux se détacher de mon crâne. Je pouvais tendre la main et me toucher les cheveux, pour les retrouver dans ma main un instant plus tard. C’était irréel, vraiment ! Je savais alors que j’allais les perdre en partie sinon au total, et assez rapidement. J’ai commencé à voir des cheveux sur mon oreiller et dans ma brosse. C’est à ce moment-là que j’ai décidé qu’il était temps de couper ce qui restait plus court, et je l’ai fait deux fois en une semaine.

Le 17 mai, en me lavant les cheveux, j’ai baissé les yeux pour découvrir que la base de la douche était couverte de cheveux. Il y en avait partout, sauf sur ma tête. J’avais énormément de difficulté à réaliser que mes cheveux tombaient. J’étais là, plantée dans la douche, en regardant la base remplie de cheveux et je me disais : « ce n’est pas vrai ! » … et pourtant, ça l’était. Je me suis complètement effondrée et j’ai pleuré jusqu’à ce qu’il ne me reste plus de larmes. L’acceptation ne s’est pas faite facilement, mais quand elle a finalement eu lieu, mon nouveau mantra est devenu « après tout, ce ne sont que des cheveux et ils vont repousser ». Le processus de perte de cheveux est extrêmement émotionnel. Même si vous savez qu’ils repousseront, la perte de cheveux affecte la confiance et l’estime de soi. Je pensais que j’étais préparée à ça, mais je ne l’étais pas.

C’est libérateur d’avoir le contrôle de ses cheveux. Amy, ma fille aînée, a appelé notre coiffeur Kori et a organisé un rendez-vous tard dans la journée. Kori a eu de nombreuses clientes aux prises avec le cancer et m’avait prévenue du risque de perte soudaine de cheveux. Elle nous a offert de l’appeler à tout moment pour organiser un rasage privé. Ma merveilleuse équipe de soutien, mon époux George et ma fille Amy, sont venus avec moi. Ma coiffeuse a recommandé un deuxième rasage après douze semaines pour uniformiser la repousse. L’expérience de rasage de la tête n’a pas été aussi mauvaise que je m’y attendais. C’était finalement à mon tour de contrôler complètement mes cheveux. Ce jour-là était le jour « sans cheveux » ! Si vous vivez une situation similaire, vous pouvez me contacter. Parfois, le simple fait de parler à quelqu’un qui a reçu un diagnostic et un traitement du cancer peut être très utile pour rendre le parcours moins inquiétant ; et vous aurez également l’occasion de vous faire une nouvelle amie !

Sincèrement vôtre,

Votre bonne fée
Angèle Desgagné, AICI CIP